PIERRE MARTOT : "TOUT LE MONDE A DE LA PERSONNALITE ET CETTE
PERSONNALITE EST INTERESSANTE POUR TOUT LE MONDE".
quel est votre parcours?
j'ai commencé à vouloir être acteur à 16 17 ans. J' avais envie d'être
reconnu et sans doute aussi parce que je ressentais le besoin de rompre
avec le milieu dans lequel j'avais grandi... Mon père était menuisier,
ma mère prof de secrétariat et, dans la petite ville où nous vivions,
il ne se passait pas grand-chose... Finalement, j'ai commencé des
études d'économie que j'ai abandonnées, puis des études de psychologie
que j'ai menées à leur terme parce que, ce qui m'intéresse dans la vie,
c'est d'explorer la nature humaine. Et c'est aussi cet intérêt-là qui
m'a finalement conduit à devenir acteur, à l'âge de 29 ans. J'ai pris
des cours de théâtre et j'ai passé des castings pour le cinéma et la
télévision.
Quel adolescent étiez-vous?
J'étais un enfant plutôt déconneur mais j'aimais bien aussi l'école.
J'étais assez indépendant vis-à-vis de mes profs. Mes parents me
laissaient assez libres. Enfin, j'étais révolté par un monde que je
trouvais rempli d'injustices.
Selon vous, quelles sont les raisons du succès de "plus belle la vie"?
On rentre dans une tradition française, je crois. Au XIX° siècle, il y
avait déjà des feuilletons dans la presse et les gens achetaient le
journal pour en connaître le déroulement... En fait, à 20 h 20, les
gens sont fatigués par leur journée de travail, ils ont besoin de se
reposer et de quitter la vie sociale. En plus, ils ont le sentiment que
les journaux télévisés leur mentent. Dans le feuilleton, ils trouvent
des personnages qui leur ressemblent ; il y a à peu près tous les âges,
toutes les catégorie sociales, des gens qui font face à des problèmes
qu'ils reconnaissent comme proches des leurs, avec un côté
rocambolesque, aussi, qui les distrait.
Peut-on dire que la série a changé votre vie?
Oui, sans aucun doute. Par certains côtés, ma vie est plus belle.
D'autant plus qu'avant d'incarner Léo j'ai connu un passage vraiment
difficile comme il y en a parfois dans une vie d'acteur. Je travaillais
très peu depuis 3 ans. Le chômage, c'est ça : d'un seul coup, le monde
ne s'intéresse plus à vous. C'est insupportable. Depuis cette époque,
j'ai beaucoup de respect, et je ressens même de l'amitié, pour ceux qui
sont dans une sorte de ratage de leur vie. Ce qu'ils ressentent, je
l'ai ressenti. J'ai simplement eu un grand coup de bol.
Qu'aimez-vous chez Léo?
Son côté réglo, sincère. Je crois que c'est quelqu'un de profond,
d'indépendant, de fidèle en amitié. Ca, j'aime bien.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent faire le même
métier que vous?
Il faut beaucoup travailler. Celui - ou celle - qui est vraiment motivé
développe quelque chose en lui, qui n'appartient qu'à lui, et je crois
que cette chose finit nécessairement par se voir, à force de
persévérance... Le talent, je ne suis même pas sûr que ça existe... Par
contre, je suis certain que tout le monde a une personnalité et que le
fond de cette personnalité est intéressante pour tout le monde.
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